Après avoir beaucoup voyagé dans sa jeunesse, Clément a eu son premier van aménagé en Nouvelle-Zélande, un Nissan Caravan. Après cette riche expérience, il a souhaité aménager un véhicule en adéquation avec son nouveau style de vie.
« Si tu veux prendre ton temps, il ne faut pas un véhicule qui va vite mais un véhicule qui va loin ». C’est ainsi que le choix d’un Mercedes 508D aménagé s’est imposé de lui-même.
Je m’appelle Clément, je suis un amoureux de liberté, positif en toutes circonstances. Je suis de ceux qui croquent la vie, je la déguste dans tout ce qu’elle peut m’offrir. Après avoir géré 2 sociétés durant les 6 dernières années, je me suis rendu compte que tout cela ne me correspond plus.
Mon projet va être de travailler en saison, par tranche de 3 à 5 mois pour gagner de l’argent et voyager. Prendre du plaisir dans mon travail en sachant que si ça se passe mal rien ne me retient nul part. Le but est également d’économiser ce que je ne dépense pas dans un loyer afin de capitaliser pour investir dans un projet immobilier. Ainsi cela m’apportera un revenu complémentaire à l’avenir.
Tout cela a commencé quand j’étais très jeune. Mon père travaillait dans le tourisme et lorsque mes parents se sont séparés, mon père a monté son entreprise aux États-unis. Chaque vacance scolaire j’allais le voir un peu partout dans le monde et j’ai vite pris goût au voyage que j’ai ensuite expérimenté par moi-même dès que j’en ai eu la possibilité.
Après 3 ans comme co-gérant, j’ai décidé de m’arrêter pour essayer autre chose. J’ai donc pris 1 an pour partir en Nouvelle Zélande où j’ai acheté un Nissan Caravan, plutôt pas mal.
Ce fut une expérience riche de liberté puisque je me suis octroyé le “luxe” de ne pas travailler pendant 1 an. Quand je suis rentré, j’ai revendu mes parts et j’ai démarré une vie complètement différente.
Je souhaitais me rapprocher des choses qui me paraissent plus essentielles comme la nature, la découvertes de produits locaux à travers la cuisine, les activités en plein air, bref, essayer de toujours être le plus libre possible.
En fait à mon retour de Nouvelle Zélande, je n’avais aucune idée des camions qui existaient.
J’avais trouvé un sprinter L3H3. Sur le point de l’acheter sans trop réfléchir, j’ai rencontré un gars via Facebook avec qui je me suis mis à échanger. Il m’a aidé à me poser les bonnes questions. Van de vacance ou plutôt à l’année, van stationnaire ou plutôt pour rouler etc… Il avait eu un Mercedes 508D aménagé et il possédait un 609 à ce moment-là. Un jour il m’a dit :
« Si ce que tu veux pour la suite c’est prendre le temps, il ne te faut pas un véhicule qui va vite, il te faut un véhicule qui va loin. »
Cette phrase m’a marqué car elle était incroyablement sensée. Le choix du Mercedes 508D aménagé avec sa mécanique de poids lourd pour un véhicule finalement léger, était logique.
Ce modèle a été conçu à l’inverse même de l’idée d’obsolescence. À l’époque, les camions ne devaient pas tomber en panne et avaler des kilomètres sans faiblir. Une cascade de pignons pour la distribution, un filtre à bain d’huile, roues jumelées à l’arrière et le minimum en électricité.
C’était ce qu’il me fallait, j’aime rouler lentement et aujourd’hui à partir de 10% de pente je suis à 10km/h si je ne veux pas faire forcer inutilement mon moteur, le top pour profiter du paysage grâce au pare-brise panoramique.
Ce gabarit me paraît adéquat lorsque l’on veut vivre une grande partie de l’année dans son fourgon
Selon moi, il est important d’avoir un « cocon » aéré et agréable pour supporter de longues journées de pluie.
C’est ma bête noir ! Aujourd’hui j’ai toutes les notions sur la construction générale mais je suis très limité en mécanique.
Alors il existe des groupes Facebook de baroudeurs spécialisés dans le Mercedes 508D aménagé ou dans les vieux camions Mercedes. Les gens sur ces groupes sont, pour certains, de vrais ingénieurs de ces modèles et ont toujours des solutions ou des conseils en cas de problème.
Dans un premier temps, j’essaie de comprendre entièrement la raison d’une panne. Ensuite, j’essaie de faire faire la réparation par mon voisin mécanicien. Avec lui, je sais que je peux l’assister et ainsi développer mes compétences et connaissances en mécanique.
Jusqu’à la moindre vis tout a été fait de mes mains.
Je dis de mes mains mais il y a d’abord eu celle de Lison DAVAULT, jeune architecte qui a pris du temps pour mettre au point les plants côtés et vue en 3D du projet. Elle m’a informé sur les propriétés des différents matériaux isolants et sur la conception générale du projet.
Il y a ensuite ma meilleure amie, qui m’a aidé sur plus de la moitié du projet. Elle était là pour m’accompagner dans les magasins pour m’aider dans mes choix. Elle a conçu les meubles, la trappe coulissante inter-parois pour l’accès à la cabine. Donc un grand merci à toutes les deux et à ceux que j’oublie qui sont parfois venus m’apporter de l’aide.
Je suis parti de zéro. Pour vous donner une idée, lorsque j’ai retiré le plancher en bois existant je me suis rendu compte que le faux châssis était attaqué par la rouille alors j’ai commencé par le restaurer entièrement.
La totalité du projet aura duré du 6 juillet 2019 au 18 octobre 2020.
Sachant que pendant 1 an il m’a fallu me contenter de 3 jours par semaine de bricolage et de quelques réveils à 05h30 pour avancer 1h de plus avant de partir au boulot.
Cette question est très ouverte.
Pour moi aller en camping est incohérent avec ma vision de la vie en van. Sûrement que pour d’autres cela leur apporte du confort. Mais j’ai conçu mon van pour pouvoir avoir mon “cocon” n’importe où.
Après il faut garder en tête que tous les spots ne sont pas idylliques. Lorsqu’on fait ce choix, on se retrouve parfois dans des zones industrielles, des parkings sans saveur ou des ruelles en ville. Mais ces situations restent exceptionnelles souvent après un long trajet où lorsque je rend visite à des amis en ville. Ce que j’évite généralement !
Ah ma cuisine ! Je l’aime ma cuisine !
Elle fait tout simplement ⅓ de mon espace total. C’est très représentatif de l’importance qu’elle a à mes yeux.
Et de la passion, l’amour des bons produits, les choix saisonniers et la volonté de consommer chez les producteurs autant que possible. Vous l’aurez compris, oui, j’aime cuisiner dans mon van !
Je me suis déjà fait la remarque et un véhicule me plait tout particulièrement ! Le Mercedes 814 Vario 4×4 ! Un gros bébé !
J’aimerais rester dans la même gamme mais partir sur plus gros et plus haut avec une garde au sol qui passe partout et 4 roues motrices pour pouvoir vraiment faire du gravel road !
Je pense sincèrement que c’est fait pour des personnes qui ont du mal avec le système actuel.
Lorsqu’on vit en van, on se sent complètement détaché de tout ou presque. On lâche prise sur tellement de choses. On revient à l’essentiel. Prendre du plaisir devient le seul objectif.
Au-delà des paysages, c’est réellement la sensation de liberté qui est extraordinaire. Je pense que c’est incomparable avec un mode de vie classique. Et louer un camping-car ou un van ne vous donne qu’une idée très sommaire de la chose car tant que vous conservez vos obligations vous ne pourrez pas réellement comprendre ce dont je parle. Il faut pouvoir vivre au jour le jour et concevoir qu’être heureux est votre seul but.
Pour cela il faut aussi être capable de renier une partie de son confort finalement inventé pour nous faciliter le quotidien mais aussi pour nous pousser à rester dans cette mouvance que la plupart des gens subissent sans même en avoir conscience. (Métro/boulot/facture/5semaine de pseudo plaisir annuel et ça repart)
Je ne dis pas que je vivrais toute ma vie comme ça mais une chose est certaine, aujourd’hui je suis entièrement en accord avec moi-même et je suis profondément heureux.
Les pandémies ahah !!!
Pour certains ça peut être le côté financier, pour d’autres la fatigue car c’est un rythme qui demande d’être naturellement énergique.
Il y a parfois le jugement des gens. Si vous êtes sensible aux regards des autres, cela peut parfois agacer ou blesser. Avec de bonnes convictions et une répartie à toute épreuve, aucun souci !
Prenez votre temps !!!!
Ce n’est pas une course, chacun à des compétences différentes, des finances différentes mais les heures passent à la même vitesse pour tout le monde !
J’ai mis un an et demi à mettre en place mon projet et il n’est pas totalement terminé. J’ai quitté mon logement pour économiser, je me suis levé à 05h30/06h pendant longtemps, et j’ai tellement de fois dit non à mes amis pour pouvoir bricoler.
Si vous souhaitez partir avec un véhicule ancien, ne le prenez pas simplement parce qu’il est cool. Il faut aimer l’ambiance. Ça ne se conduit pas comme un véhicule récent, ça tombe en panne mais se dépanne/répare souvent avec presque rien, ça demande beaucoup d’attention. J’ouvre mon capot chaque jour pour vérifier que tout va bien et vous me retrouverez souvent en dessous pour les mêmes raisons !
C’est un monde très communautaire, je me suis lié d’amitié avec d’autres vanlifers, on s’entraide dès qu’on le peut. Chacun a toujours quelque chose à apporter à l’autre. Après ce n’est pas automatique, comme dans toute relation humaine il faut savoir faire des efforts et créer son groupe.
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