Iveco Daily aménagé – Une famille nomade remet un vieux fourgon aménagé au goût du jour
Une famille nomade chaleureuse, un vieil Iveco Daily aménagé parfaitement rafraichi, voilà un cocktail de bons ingrédients pour une vanlife heureuse.
Voici l’histoire de Virginie, Gianni et Nina, ainsi que leur super fourgon aménagé Fitzroy !
Quelques détails sur votre véhicule :
- Nom du véhicule : Fitzroy
- Marque : Iveco
- Modèle : TurboDaily 35 12
- Année de construction : 1994
- Nombre de places : 4
- Poids total du véhicule : 3500 kg
- Kilométrage : 205 000 km
- Puissance : 120ch
- Consommation aux 100km : 14 L
- Type de permis de conduire : B
- Vitesse de pointe : 120 km/h
- Carburant : diesel
- Prix d’achat du véhicule : 10 000 €
- Prix total avec l’aménagement : 12 000 €
- Frais de réparation par an : 500 €
- Assurance : Maaf, tous risques, 25 €/mois
Parlez-nous un peu de vous pour commencer..
Bonjour ! Nous voyageons en famille : Virginie, Gianni et Nina (3 ans). Globe-trotters des premières heures, nous avons décidé de quitter l’Alsace lorsque la pandémie s’est déclarée. Nous travaillions tous les deux dans le tourisme.
Du jour au lendemain, toute notre clientèle (essentiellement américaine) s’est évaporée à cause du Covid-19. C’était le moment ou jamais de tenter l’aventure, avec nos petites économies.
Nous avons rendu les clés de notre maison et acheté un van aménagé en moins d’un mois. On a profité de cette épreuve pour se former au métier de rédacteur SEO. Bonjour Green a vu le jour sur les routes, nous créons désormais du contenu (textes et images) pour le compte de nos clients.
Qu’est-ce qui vous a amené à voyager et à vivre en van ?
Un intense besoin de liberté et surtout un vrai manque de nature. Depuis la naissance de notre fille, je ne me sentais plus en phase avec la vie urbaine. Avant de partir en van, nous avions effectué plusieurs allers-retours vers le Portugal, en quête d’une vie plus simple, reconnectée à la Terre.
Au départ, le van devait nous servir à prospecter pour trouver un terrain et démarrer un projet en permaculture. On ne pensait pas que la vanlife allait autant nous plaire !
Pourquoi avez-vous choisi un Iveco Daily aménagé en particulier ?
C’était la course contre la montre. Nous avions déjà déposé notre préavis, la situation était très tendue. Nous n’étions pas les seuls à chercher un van, un camping-car ou un fourgon aménagé. Tout le monde voulait s’évader après le premier confinement.
Nous avons effectué de nombreuses visites de fourgonnettes (type Jumper / Boxer) assez sommairement aménagées et même quelques camping-cars avec capucine.
Nous étions sur le point d’acheter un Ford Transit Nugget à Metz lorsqu’on a découvert une nouvelle annonce sur le Bon Coin. Un Iveco Daily aménagé 3512 beaucoup plus spacieux et plus adapté à la vie nomade à trois. On peut se tenir debout sans toit relevable (un vrai luxe !).
Le contrôle technique était OK. Le jour même, nous nous sommes rendus en Moselle pour l’essayer et déposer un acompte. Pour l’anecdote, ce campervan appartenait à Colette, une superbe gitane, veuve et sédentarisée.
Elle m’a embarquée pour me montrer ce qu’il avait dans le ventre, c’était assez épique ! La mamie carburait au volant de son fourgon ! La cabine avait été soit très peu utilisée soit très bien entretenue, elle était comme neuve.
Avez-vous aménagé le van par vous-même ou avez-vous fait appel à un professionnel ?
De l’extérieur, on pouvait croire à un véhicule utilitaire (il était tout blanc), mais c’était bel et bien un véhicule aménagé et même un camping-car (VASP) réalisé par Font Vendôme en 1994. On pouvait encore lire la marque : le “Brantôme”, on a le même le mode d’emploi de l’époque, ultra-kitch. Nous avons choisi de conserver l’aménagement d’origine.
En revanche, nous avons installé un panneau solaire pour être autonome en énergie. Les boiseries ont été repeintes en blanc, les banquettes restaurées et la carrosserie totalement revisitée en brun Panama, ce qui le rend unique en son genre.
Nous venons également de poser des pneus neufs (on a découvert les Michelin Crossclimate qui sont homologués été comme hiver dans toute l’Union européenne, ce qui est un vrai plus pour nos projets).
Combien de temps avez-vous mis pour aménager/préparer votre van jusqu‘à ce qu’il soit terminé et prêt à voyager ?
Entre l’achat de notre Iveco Daily aménagé et le départ, nous avons eu moins d’une semaine. Nous avons fait intervenir un mécanicien qui a réalisé un check-up général, changé les filtres, effectué toutes les vidanges et changé la courroie de distribution. Il a fallu tout prendre en main, la conduite et la logistique (eaux grises, eaux noires, toilettes portatives) très rapidement. C’était impressionnant de prendre en main un véhicule de 6 mètres de long et 3m10 de haut, il faut constamment penser aux tunnels, aux barres de hauteur à l’entrée des parkings, etc.
Comme nous déménagions en même temps, il fallait choisir ce que nous devions amener avec nous pour voyager. Nos autres effets personnels sont entreposés dans un box depuis un an (et ils ne manquent absolument pas). C’était très sport, un grand saut dans l’inconnu !
Vous vivez à plein temps dans votre Iveco Daily aménagé. Quelle est la différence avec un habitat classique ?
Fitzroy est véritablement devenu notre maison sur roues. Même lorsque nous sommes dans nos familles en Alsace, nous continuons à dormir dans notre véhicule. Non pas par manque de place, mais parce qu’on s’y sent vraiment bien.
Nous vivons dans le confort avec l’essentiel, on parle de sobriété heureuse. Tous les objets que nous accumulions dans le passé ont disparu de nos vies et ça fait un bien fou. On adore se lever chaque matin au cœur de la nature, face à l’océan ou au beau milieu d’une prairie accompagnés de vaches ou encore de chevaux en liberté.
Nous pouvons cuisiner comme à la maison et nous laver exactement de la même manière (avec de l’eau chaude) mais en consommant beaucoup moins d’eau (25L/jour à 3, vaisselle comprise). Nous sommes presque autonomes en énergie aujourd’hui, sauf bien sûr pour le carburant. On fait donc de grandes économies par rapport à notre précédent loyer au centre de Strasbourg.
Ce qu’on aime par-dessus tout, c’est la mobilité, nous allons où bon nous semble. Lorsqu’un endroit nous plaît, libre à nous de rester pour une durée indéterminée. À l’inverse, si l’on s’ennuie ou si la météo n’est pas clémente, il suffit de changer d’endroit. De même, pendant les confinements, on se sentait vraiment privilégiés de vivre au bord de l’océan sous le soleil portugais. Bref, la vanlife c’est la vraie liberté !
Comment faites-vous pour gagner votre vie en étant sur la route ?
Nous sommes devenus des “nomades digitaux » en nous formant à la rédaction web SEO et au community management. En parallèle, nous tenons un blog dédié au tourisme durable, au voyage alternatif et en particulier à la vanlife.
Depuis quelques semaines, le tourisme reprend un peu forme en Alsace. Nous avons donc décidé de faire une petite étape par ici. Gianni retourne sur le terrain en organisant des visites guidées à Strasbourg et de mon côté, l’activité de mon agence de visites redémarre doucement. Je travaillais déjà à distance depuis la naissance de ma fille, cela ne change pas grand-chose finalement.
Quels pays avez-vous déjà visités avec votre van et lequel avez-vous préféré ? Lequel rêveriez-vous de faire en van aménagé ?
En un an, nous avons passé plusieurs mois au Portugal. Nous avons parcouru des territoires inconnus, pris les chemins de traverse, là où les touristes ne viennent pas en général. Au printemps, nous avons fini par rejoindre l’Andalousie, toujours en mode slow travel, nous avons parcouru des régions très peu fréquentées, des villages blancs presque inhabités et de superbes déserts (Gorafe en particulier).
Cette expérience en van nous a aussi permis de mieux connaître notre pays. Nous avons effectué plusieurs allers-retours entre l’Alsace et la péninsule ibérique, en prenant les routes départementales, le long de la diagonale du vide. Gros coup de cœur pour l’Aubrac et les Pyrénées. Notre prochain projet ? Rejoindre la Grèce et / ou la Turquie en passant par les Balkans.
Notre rêve le plus fou en van ? Traverser l’Asie, jusqu’au Vietnam. On aimerait également voyager en Australie en van, nous avons fait un road trip en voiture pendant deux mois avant la naissance de Nina. On adorerait y retourner ensemble et louer un van sur place. De même, on ne serait pas contre l’idée de mettre notre Iveco Daily aménagé sur un bateau pour explorer les Amériques !
Certaines personnes préfèrent les campings pour la nuit, d’autres aiment le camping sauvage au milieu de nulle part. Que préférez-vous et pourquoi ?
Un sujet que nous aimons aborder sur nos réseaux sociaux car il divise énormément les vanlifers. Comme s’il y avait les vrais et les faux nomades. De notre côté, si l’on privilégie les nuits en pleine nature en utilisant Park4night et notre instinct aussi, nous n’avons aucun problème à l’idée d’aller dans un camping.
C’est une manière de participer à la vie locale, de dormir sur ses deux oreilles et de profiter des équipements comme la laverie ou encore la piscine. On privilégie les campings ou les vanparks aux abords des villes ou des lieux touristiques pour des raisons de sécurité essentiellement.
Comment ça se passe niveau hygiène ? Vous avez une douche, des wc ? Comment ça marche ?
Lors de l’achat de notre Iveco Daily aménagé, on n’y connaissait rien, cette question n’a même pas été abordée. Ce qui était au départ un bonus s’est avéré un essentiel de notre vie en van. On ne pourrait clairement pas s’en passer, je n’ai aucun mal à l’avouer.
Se doucher à l’extérieur, c’est très sympa en été, mais on ne se voit pas du tout faire ça en hiver, encore moins aller faire nos besoins en plein milieu de la nuit (avec la petite) sur un coin de parking ou dans des buissons déjà largement parsemés de papiers hygiéniques et de lingettes usagées.
Au passage, on invite tout le monde à avoir un comportement responsable sur ce sujet. Certaines personnes ne respectent pas du tout les spots et c’est bien dommage. Du coup, les municipalités interdisent le stationnement des véhicules aménagés, plantent des barres de hauteur et diabolisent les nomades en général.
Pour revenir sur notre installation, notre douche fonctionne sur la cuve d’eau propre, l’eau chaude est produite par un chauffe-eau au gaz Truma (d’origine). Nous avons deux cuves d’eaux grises, une pour la salle de bains, une pour la cuisine. Concernant les toilettes, nous utilisons des toilettes sèches.
Pour éviter de visiter des aires de services tous les jours, on économise l’eau. On se lave avec une petite bassine divisée en deux compartiments distincts (eau propre / eau sale). Avec ce système, notre autonomie en eau est d’environ 3 jours. Lorsque nous avons accès à l’eau, ce qui arrive très fréquemment en réalité, on prend de vraies douches et on se lave les cheveux, comme à la maison !
Quel genre de cuisine avez-vous dans votre Iveco Daily aménagé ?
Une cuisine très bien pensée équipée de deux plaques au gaz, un évier et un frigo Trimix (gaz, 12V et 220V). Il y a même un freezer pour garder les bières bien au frais et même les glaces. Lorsque nous avons quitté notre logement, nous avons gardé nos ustensiles de cuisine, nos assiettes, nos verres, nos tasses, notre cafetière à l’italienne, notre wok et surtout notre crêpière (pour faire des crêpes, des pancakes et surtout des pizzas).
Nous utilisons un hachoir manuel et un blender qui se charge en USB. Notre principal investissement était un four Omnia, idéal pour cuisiner des gratins, des tartes et préparer du pain frais (ce qui est très utile quand on est au milieu de nulle part).
Si demain vous deviez changer de véhicule, quel serait votre nouveau choix et pourquoi ?
Excellente question. Nous n’avons pas de modèle précis en tête. En général, lorsqu’on cherche un véhicule plus récent, on en revient toujours au constat que notre véhicule correspond déjà à toutes nos attentes. Changer permettrait d’économiser en consommation de carburant certainement. Avec le temps, notre fille grandit.
Si l’on remplaçait notre Iveco Daily aménagé, on devrait peut-être opter pour un bon camping-car (c’est moins glamour, c’est sûr) mais qui nous permettrait d’avoir plus d’espace, une chambre à l’arrière pour avoir plus d’intimité et de calme pour travailler, surtout en hiver ou par temps de pluie. En rêve, on aimerait un grand utilitaire type Mercedes Sprinter aménagé sur-mesure (sponsors, si vous lisez ces lignes, appelez-nous !).
Qu’est-ce qui fait que voyager et vivre en van est une si belle expérience selon vous ?
Vivre en van nous permet de vivre ensemble, de voir notre fille grandir au contact de la nature. C’est une source de bonheur au quotidien, nous avons réellement l’impression d’avoir trouvé notre équilibre.
Avant, je n’arrêtais pas de déménager à Strasbourg, je voyageais tout le temps et Gianni aussi (avant notre rencontre). En quelque sorte, tout nous indiquait que nous étions faits pour être nomades. On se rend compte que passer sa vie à travailler dans un bureau pour payer un crédit immobilier, ce n’est pas vraiment notre truc. Vivre simplement, avec des revenus moins élevés qu’avant, nous rend plus heureux. Essayez, vous verrez.
Voyager et vivre en van aménagé à trois n’est pas trop compliqué au quotidien ?
Chacun doit trouver son équilibre, et se préserver du temps pour soi. Au début, nous avions tendance à rester tout le temps ensemble, c’est une erreur. Ce n’est pas toujours parfait et on se dispute peut-être plus qu’avant, à vivre 24h/24 ensemble.
Il faut s’organiser pour avoir un emploi du temps qui réponde à tous nos besoins : répartir les temps de travail, de voyage, de logistique, de home schooling (ou plutôt van schooling), de détente, etc. On finit toujours par se dire que le jeu en vaut largement la chandelle (pardon pour cette expression désuète). On a développé une vraie complicité avec notre enfant, nous sommes connectés.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs vanlifers ?
Selon nous, il s’agit de choisir un véhicule qui corresponde vraiment à ses besoins (en passant peut-être par la location).
On conseille également de ne pas se surcharger, vivre de manière minimaliste dans son van, c’est ce qu’il y a de mieux.
Niveau sécurité, bien choisir ses spots dodo et ne pas hésiter à partir quand on ne le sent pas. Pour dormir profondément, c’est toujours préférable de sangler les portes de son véhicule et d’être équipé d’un système d’alarme ou d’un chien de garde.
Le regard des autres est un autre point que nous aimons aborder, la vanlife à plein temps n’est pas toujours bien perçue, un nomade est souvent assimilé à un SDF, ce n’est toujours facile à assumer. Il faut vivre ses rêves, foncer et vivre sa vie sans se soucier des avis extérieurs. Au final, notre expérience devient une source d’inspiration, c’est pourquoi nous la partageons sur la toile. Nous recevons de plus en plus de questions sur ce mode de vie nomade. Pour vous dire, mes parents qui étaient assez sceptiques au départ, envisagent à présent d’acheter un camping-car !
Vous faites-vous parfois de nouveaux amis sur la route / rencontrez-vous d’autres vanlifers ?
Si l’on croise beaucoup de vans sur les routes, au final, on croise assez peu de vanlifers sur les spots. Heureusement, nous nous sommes fait de vrais amis en chemin, surtout des familles. Les enfants jouent ensemble, ça créé des liens. Au fur et à mesure, nous avons développé un réseau réel et virtuel de vanlifers, nous sommes en communication sur les réseaux. On se suit les uns les autres, on partage des bons plans, on se donne rendez-vous. C’est vraiment génial de se sentir membre d’une communauté qui grandit de jour en jour.
Quels sont vos futurs projets en ce qui concerne le voyage / la vie en van ?
On pense parfois investir dans une petite maison ou un terrain au soleil, histoire d’avoir une base. Mais pour l’instant, nous n’avons pas trouvé ce lieu et ne sommes pas vraiment pressés de le trouver après tout. On fait durer le plaisir ! C’est parfois difficile de s’imaginer sédentaire dans le futur. Le simple fait d’être dans une maison, on étouffe ! Nous sommes habitués à la vie au grand air, la nature est notre jardin.
J’imagine qu’un jour, nous devrons peut-être nous poser quand notre fille sera plus âgée. On le fera sans hésitation si elle demande à vivre dans une maison et / ou aller à l’école. Une autre idée consisterait à développer un projet alternatif, à créer un éco-lieu avec pourquoi pas une école alternative, en plein air, où les enfants apprendraient l’autonomie alimentaire et énergétique.
Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas pouvoir mener ce genre de projet à deux. Il faut une équipe, si vous êtes intéressé(e), contactez-nous pour en discuter ;)
Merci beaucoup pour cette super interview !
Encore une preuve qu’un vieux fourgon aménagé des années 90 peut devenir une véritable maison sur roues qui n’a rien à envier aux modèles contemporains.
Pour suivre les aventures de Virginie, Gianni et Nina c’est sur Instagram : @bonjour.green
Découvrez également leur blog : https://bonjourgreen.com/blog-redaction-web-green/
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